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;[3]:Vous me demandez 1˚ Si je connais la traduction maori de la Bible de Royaumont du Revd P. Rozet. Je réponds : Pas du tout ; je ne l’ai ni vue ni connue. Je n’ai qu’un souvenir extrêmement confus de l’ouvrage lui-même en français, depuis ma première enfance. L’idée qui m’en est restée c’est que cette Bible est surchargée de remarques des Saints Pères sur les faits bibliques à perte de vue et d’histoire, et qu’en maori encore plus qu’en français elle ferait un gros volume, dont la publication absorberait bien au-delà des fonds disponibles. Au commencement, le P. Rozet ne passait pas pour bien parler, moins bien que les autres du même temps par le fait. C’était un copiste infatigable, mais était-il auteur ? il est permis d’en douter. Avait-il même le talent des langues ? je crois qu’il est très permis d’en douter. Je crois que dans ses traductions il était de ce genre qui s’astreint rigidement à la lettre, possible ou non (c’était le défaut du P. Baty et du P. Petit-Jean), tandis qu’avec un peuple comme les Nouveaux-Zélandais il faudrait souvent se mettre tout à fait à son aise, ne pas se gêner quand le génie de la langue est trop différent du texte, et rendre plutôt la pointe de la pensée que la lettre, être par conséquent souvent plutôt auteur que traducteur. J’en excepte la traduction des livres saints. | ;[3]:Vous me demandez 1˚ Si je connais la traduction maori de la Bible de Royaumont du Revd P. Rozet. Je réponds : Pas du tout ; je ne l’ai ni vue ni connue. Je n’ai qu’un souvenir extrêmement confus de l’ouvrage lui-même en français, depuis ma première enfance. L’idée qui m’en est restée c’est que cette Bible est surchargée de remarques des Saints Pères sur les faits bibliques à perte de vue et d’histoire, et qu’en maori encore plus qu’en français elle ferait un gros volume, dont la publication absorberait bien au-delà des fonds disponibles. Au commencement, le P. Rozet ne passait pas pour bien parler, moins bien que les autres du même temps par le fait. C’était un copiste infatigable, mais était-il auteur ? il est permis d’en douter. Avait-il même le talent des langues ? je crois qu’il est très permis d’en douter. Je crois que dans ses traductions il était de ce genre qui s’astreint rigidement à la lettre, possible ou non (c’était le défaut du P. Baty et du P. Petit-Jean), tandis qu’avec un peuple comme les Nouveaux-Zélandais il faudrait souvent se mettre tout à fait à son aise, ne pas se gêner quand le génie de la langue est trop différent du texte, et rendre plutôt la pointe de la pensée que la lettre, être par conséquent souvent plutôt auteur que traducteur. J’en excepte la traduction des livres saints. | ||
− | ;[ | + | ;[4]:Mais, depuis plusieurs années, nous étions très éloignés, le P. Rozet et moi, et il peut dans (p.2) l’intervalle, avoir fait de grands progrès et avoir changé de genre. Je finis donc par ou j’ai commencé : Je ne connais pas du tout sa force ni son ouvrage : j’indique seulement l’idée que les confrères, je crois, avaient de lui et de la tournure de son esprit. |
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:R. Abréger de beaucoup les réflexions, sans abréger les faits. | :R. Abréger de beaucoup les réflexions, sans abréger les faits. | ||
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:R. Que, pendant un certain temps nécessaire, on ne nous nourrisse que de pommes de terre, encore rationnées, et retranchez-moi du sucre entièrement, s’il faut (ce n’est pas pour dire), mais faites les dépenses nécessaires pour imprimer ces livres comme il faut, avec les alinéas et les divisions nécessaires, plutôt trop que pas assez de repos : que ce soit belle impression ; que le P. Rozet surveille bien les épreuves et ne laisse pas une faute. Je voudrais même qu’on aspergeât les feuilles de quelqu’eau de senteur. Tout cela n’est pas peu importants avec des peuples enfants. Je suppose qu’il est décidé que cette Bible est l’ouvrage le plus nécessaire et le plus pressant ; je serais tenté de la mettre en doute. | :R. Que, pendant un certain temps nécessaire, on ne nous nourrisse que de pommes de terre, encore rationnées, et retranchez-moi du sucre entièrement, s’il faut (ce n’est pas pour dire), mais faites les dépenses nécessaires pour imprimer ces livres comme il faut, avec les alinéas et les divisions nécessaires, plutôt trop que pas assez de repos : que ce soit belle impression ; que le P. Rozet surveille bien les épreuves et ne laisse pas une faute. Je voudrais même qu’on aspergeât les feuilles de quelqu’eau de senteur. Tout cela n’est pas peu importants avec des peuples enfants. Je suppose qu’il est décidé que cette Bible est l’ouvrage le plus nécessaire et le plus pressant ; je serais tenté de la mettre en doute. | ||
Revision as of 15:29, 29 September 2022
Transcribed by Elizabeth Charlton
- JMJ
- Wanganui, 3 mars 1862
- Au Rev.d P. Poupinel, Visiteur-gal des Missions de la Société de Marie dans l’Océanie
- Mon révérend père,
- [1]
- J’ai eu l’honneur de vous écrire par la dernière poste de terre à Wellington où j’espère encore que ma lettre vous trouvera peut-être encore.
- [2]
- J’ai répondu, dans cette lettre, à une partie de la vôtre datée de Wellington le 13 février. Je vais tacher de répondre à la seconde partie, et la plus importante, de cette lettre, je veux dire, celle qui concerne les livres maoris.
- [3]
- Vous me demandez 1˚ Si je connais la traduction maori de la Bible de Royaumont du Revd P. Rozet. Je réponds : Pas du tout ; je ne l’ai ni vue ni connue. Je n’ai qu’un souvenir extrêmement confus de l’ouvrage lui-même en français, depuis ma première enfance. L’idée qui m’en est restée c’est que cette Bible est surchargée de remarques des Saints Pères sur les faits bibliques à perte de vue et d’histoire, et qu’en maori encore plus qu’en français elle ferait un gros volume, dont la publication absorberait bien au-delà des fonds disponibles. Au commencement, le P. Rozet ne passait pas pour bien parler, moins bien que les autres du même temps par le fait. C’était un copiste infatigable, mais était-il auteur ? il est permis d’en douter. Avait-il même le talent des langues ? je crois qu’il est très permis d’en douter. Je crois que dans ses traductions il était de ce genre qui s’astreint rigidement à la lettre, possible ou non (c’était le défaut du P. Baty et du P. Petit-Jean), tandis qu’avec un peuple comme les Nouveaux-Zélandais il faudrait souvent se mettre tout à fait à son aise, ne pas se gêner quand le génie de la langue est trop différent du texte, et rendre plutôt la pointe de la pensée que la lettre, être par conséquent souvent plutôt auteur que traducteur. J’en excepte la traduction des livres saints.
- [4]
- Mais, depuis plusieurs années, nous étions très éloignés, le P. Rozet et moi, et il peut dans (p.2) l’intervalle, avoir fait de grands progrès et avoir changé de genre. Je finis donc par ou j’ai commencé : Je ne connais pas du tout sa force ni son ouvrage : j’indique seulement l’idée que les confrères, je crois, avaient de lui et de la tournure de son esprit.
- [5]
- Quelle observation pratique possible pourriez-vous faire sur ce manuscrit ?
- R. Abréger de beaucoup les réflexions, sans abréger les faits.
- [6]
- Quel format adopter ?
- R. Je vote rondement pour l’in-12. – Le caractère trop menu doit être évité.
- [7]
- Pourrait-on choisir un texte compact, pour économiser ?
- R. Que, pendant un certain temps nécessaire, on ne nous nourrisse que de pommes de terre, encore rationnées, et retranchez-moi du sucre entièrement, s’il faut (ce n’est pas pour dire), mais faites les dépenses nécessaires pour imprimer ces livres comme il faut, avec les alinéas et les divisions nécessaires, plutôt trop que pas assez de repos : que ce soit belle impression ; que le P. Rozet surveille bien les épreuves et ne laisse pas une faute. Je voudrais même qu’on aspergeât les feuilles de quelqu’eau de senteur. Tout cela n’est pas peu importants avec des peuples enfants. Je suppose qu’il est décidé que cette Bible est l’ouvrage le plus nécessaire et le plus pressant ; je serais tenté de la mettre en doute.
- [5]
- La reliure ?
- R. Bonne et forte basane. There is no use of brochures.
- [6]
- 2˚ Le P. Rozet n’avait-il pas aussi emporté un petit catéchisme en manuscrit ?
R. Je l’ignore. J’ai cependant un souvenir confus d’avoir entendre dire qu’il avait emporté un catéchisme, long ou court, je l’ignore. Était-ce un catéchisme tout à fait nouveau ? R. Je l’ignore entièrement. Ne faudrait-il pas mieux que ce petit catéchisme fût extrait du grand déjà imprimé, déjà enseigné, appris par les Fidèles ? R. Peu importe d’où ce catéchisme fût tiré, pourvu qu’il fût bon et aussi court que possible : il ne faudrait même pas qu’il ne fût qu’une traduction d’un bon catéchisme ; en beaucoup de choses, il faudrait qu’il fût fait pour les peuples d’ici ; plus ou moins étendu sur certains sujets que le bon catéchisme européen-modèle, suivant la tournure d’esprit et les autres besoins particuliers des peuples d’ici. Le grand catéchisme déjà imprimé, excepté quelques-unes des premières leçons, n’a jamais été enseigné ni appris nulle part : cela a été impossible à cause de sa longueur. Outre le catéchisme principal, qui devrait être court et par demandes et réponses courtes, il en faudrait faire un abrégé, suffisant néanmoins, pour les examens de Baptêmes, etc. Y avait-il quelque chose de joint à ce catéchisme, comme prières du matin et du soir, actes, (p.3) cantiques ? R. Je l’ignore entièrement. 3˚ Quel serait le livre le plus nécessaire à faire imprimer après le catéchisme et la Bible ? Le nouveau Testament n’a pas été traduit en entier, du moins que je sache. R. Question très importante et à la fois très embarrassante, parce que nous n’avons rien de bon, excepté les cantiques et les Vêpres, et que tout presserait à la fois. Cependant, puis que vous vous voulez une réponse, après y avoir réfléchi, je crois que le plus pressant n’est pas même la Bible de Royaumont, ni le Nouveau Testament, mais un livre de prière, de dévotions un vrai Prayer book, qui contiendrait le catéchisme, les prières du matin et du soir, et les autres petites pratiques pieuses de chaque jour, une méthode de messe composée de prières et de chants, une méthode spéciale pour les messes de morts, les dévotions pour le Baptême (pour s’y préparer pendant un certain temps et en remercier Dieu après, idem pour la Confirmation, idem pour la Confession, et la communion, idem pour le Mariage, l’Extrême Onction et en général pour les malades avec une méthode pour les catéchistes pour préparer les malades au Baptême et pour les baptiser et pour disposer les baptisés à la mort, le Rosaire (un beau Rosaire un peu poétique), le Chemin de la croix (sentimental et poétique), les Vêpres corrigées pour le style, et complétées, les Cantiques augmentés en nombre, enfin le cérémonial des enterrements des grandes personnes et des enfants (pour les catéchistes). Quelques-unes de ces choses étaient senties de tout le monde comme étant le plus grand besoin de la Mission, v. gr. une bonne méthode de messe avec chants pour les dimanches et Fêtes. (J’en ai une toute prête moyennant quelque révision), la méthode pour préparer les catéchumènes au Baptême et pour les baptiser (pour les catéchistes) et les baptisés à la mort (très important), peut-être l’institution d’un catéchuménat régulier avec des pratiques et des prières ; une méthode pour punir sagement et salutairement et ensuite réconcilier publiquement les prêcheurs scandaleux (chose d’une importance extrême), avec un rite ad hoc, qu’on ferait approuver à Rome, s’il fallait. Les prières du matin et du soir, les actes d’avant et d’après la communion, devraient être très jolis et très affectueux, même mêlés de cantiques pour les communions nombreuses. Nous tous, qui n’étions point Lyonnais, désapprouvions beaucoup les prières lyonnaises, comme trop didactiques et sèches comme amadon : mais, nos Evêques et tous nos Supérieurs jusqu’à présent, étant Lyonnais, le moyen de leur faire entendre cela ? Ainsi nous avions toutes sortes de difficultés à surmonter. Cependant le P. Epalle (mort Evêque de Sion) comprenait bien cela. Il eût été bien à désirer qu’il eût vécu, fût demeuré à la Nlle-Zélande et eût été élu pour remplacer Mgr Pompallier : lui comprenait bien, sentait bien la nécessité et l’importance de faire imprimer les belles choses pour attirer ces peuples ! Le P. Comte aussi et le P. Séon, et ensuite votre serviteur : tous les autres confrères peu ou beaucoup moins. Et qu’il eût été facile de faire de belles choses dans notre belle et poétique et sainte Eglise Catholique ! Il eût fallu aussi un culte extérieur, des processions un peu pompeuses, avec tableau de la Ste Vierge, portée par les filles, des bannières par les garçons, des statues portées sur des brancards, et tout cela malgré les criailleries du Protestantisme dont il n’aurait fallu s’inquiéter. Il eût fallu un peu de géographie et une civilité sur a few points simples et faciles, tout juste pour les dégrossir. Le (p.4) gouvernement anglais aurait vu cela avec plaisir. Tout cela eût produit d’autant meilleur effet que les Protestants n’avaient rien fait pour ces peuples, je veux dire, pour les former à l’honnêteté, la propreté à une certaine tenue, ou pas de la bonne manière. Tout ce qu’ils avaient fait avait été de leur donner le Nouveau Testament et de les rendre disputeurs, ergoteurs, orgueilleux, arrogants, insolents, furieux fanatiques. Tout cela relié en un volume in-12 (sans géographie et civilité, bien entendu) ferait un fort volume et absorberait tous les fonds disponibles pour quelque temps. S’il n’était pas trop gros, et qu’on pût y insérer une réfutation par demandes et réponses des principaux points contestés, dans le genre de Scheffmacher [Johann Jakob Scheffmacher 1668-1733], ce livre de dévotion serait au grand complet et répondrait pour long-temps à tous les principaux besoins de ces peuples. Les Nouveaux-Zélandais sont fous des ouvrages par demandes et réponses : il faudrait augmenter ce sentiment en les rendant piquantes et quelquefois caustiques ; ils dévoreraient un pareil ouvrage. Si, pour ne pas trop grossir le livre de prières, il était nécessaire d’en faire une publication à part, il faudrait subir cette nécessité. Mais ce serait mieux en un volume, et voilà pourquoi j’aimerais le format in-12. Les Naturels, aussi eux, le préféreraient, a moins qu’ils n’aient bien changé : car autrefois il se plaignaient continuellement de la petitesse de nos livres et ne nous laissaient ni repos ni trêve pour nous demander un gros and grand livre. En définitive donc et en résumé : Je vote d’abord pour un livre de prière qui contienne le catéchisme avec son abrégé, puis, s’il est possible, le catéchisme de controverse, puis les prières et autres choses susmentionnées. En second lieu, et encore avant la Bible, je vote pour un Tableau de la Religion ou Histoire sacrée depuis Adam jusqu’à Jésus-Christ, et, depuis J.C, un Tableau de la Religion ou Histoire de l’Eglise jusqu’à Pie IX inclusive. La partie ancienne devrait contenir les noms, en ligne et chacun à sa place convenable, d’Adam et de tous les Patriarches jusqu’à Noë, et, depuis le Déluge, jusqu’à Moise et Aaron, les Juges et des rois d’Israël et de Juda jusqu’à N.S. et, sur une autre colonne, tous les grands prêtres depuis Aaron jusqu’à Caïphe (tout cela se trouve dans le 1er volume de Feller [François Xavier de Feller, 1735-1802, Dictionnaire historique ou Histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talens, les vertus, les erreurs, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours]), et en face des personnages, les principaux faits et événements correspondants. Puis, sur la même ligne que Caïphe, mais à côté, St Pierre et à la suite toute la liste des Papes jusqu’à Pie IX, avec les textes en marge et longitudinalement : Tu es Patrus, Ego rogavi prote, …. Pasce oves meas…. Ecce ego vobiscum sum …., et en face, vis-à-vis, tous les principaux faits et événements. Ceci parle à tous les yeux, à tous les esprits : c’est un grand et magnifique spectacle qui frappe tout le monde. La succession apostolique et même patriarcale ! La Religion une depuis Adam ! C’était ma principale ressource and mes dernières conférences avec les hérétiques dans le Nord : l’effet était toujours visible sur tout le monde. La Religion des Apôtres et des patriarches, et les hérétiques isolés et seuls à la grâce en dehors de cette ligne magnifique. Je faisais marquer chaque personnage par la plantation d’un petit bâton toute la cour était pleine de bâtons ; il fallait deux heures pour les planter. Mais aussi (p.1) grand effet. [along the side] Et puis on demandait où est l’épitre aux Anglicans ? où celle aux Wesleyans ? Où celle aux Presbytériens ? Pourquoi donc celle aux Romains, si l’Eglise de Rome n’est pas l’Eglise des Apôtres ? (p.5) 3˚ Si on pouvait aussi insérer ce tableau de la Religion dans le livre de prières, on aurait tout en un seul volume. Le P. Petit-Jean a fait la seconde partie, celle de l’Histoire de l’Eglise, et je ne suis pas sûr qu’il n’ait pas fait la première, celle de l’Ancien Testament, mais, s’il l’a faite, elle n’est pas aussi complète que je la propose, et le style de son travail a besoin de corriger. Seulement s’il le remit au P. Rozet quand il partit pour France, il y a dix ans. Sinon, je me chargerais volontiers de cette révision et de sa complétion ; mais je ne veux par m’ingérer. 4˚ Ce qui précède étant plus que suffisant pour absorber les fonds disponibles et aussi le temps nécessaire pour le composer ou le corriger et l’achever, je crois qu’il faudrait s’en tenir là pour quelque temps. Ensuite, quand on aurait eu le temps de composer autres choses et ramassé les fonds nécessaires pour le publier, alors je voterais pour l’impression de la Bible de Royaume et peut-être (si on en avait les moyens et si on en voyait l’utilité, pour la publication du Nouveau Testament). On en a traduit des parties : le P. Bernard (allez le chercher maintenant, lui et son manuscrit) un Evangile ; le P. Reignier quelqu’autre chose ; le P. Lampila de même ; moi la 1ere Epitre aux Corinthins, etc. etc. mais tout cela aurait un immense besoin de revoir. Et comment nous réunir pour le revoir ensemble ? Mais par la partie que j’ai faite j’ai cru voir qu’avec la prière, l’étude, l’aide de Carrières et surtout de Menochius, sans oublier la traduction protestante, nous pouvons traduire le Nouveau Testament aussi bien et souvent mieux que les Protestants. Si on m’avait consulté il y a 20, ou même 10 ans, j’aurais mis le Nouveau Testament pas en 1ere, car enfin le livre de prières est nécessaire avant tout, mais certainement en 2eme ligne : mais maintenant, à la fin des temps… Voila ce que je pense de ce sujet des livres maoris. Cette affaire vient trop tard de 20 ou 24 ans ; cependant Dieu me garde de vous décourager ! Mieux vaut tard que jamais. Quelques centaines de Naturels valent bien la dépense de 4 ou 500 pounds ; outre que nos livres iront bien, par la force des choses, dans le Diocese du Nord, et il faudra bien que, bon gré, mal gré, Mgr P. les y laisse pénétrer. (p.6) Quant à la maison pourvue [pour les Maoris] la même chose que du cheval. Si le bois n’était pas déjà sur place ou si j’avais un abri où le conserver ; mais, le bois étant là, pour ne pas le laisser pourrir, je crois qu’il faut construire ce bâtiment : nous avons réglé avec le P. Pertuis qu’il ne serait que de 20 pieds de long sur 12 de large. Cependant, malgré cela, il coûtera encore assez, soyez bien sûr ; et, pour savoir ce que je ferai et où j’en serai, je ne commercerai pas que vous ne m’ayez dit la somme que vous pouvez m’allouer ; et je m’y mettrai assez tard dans la saison pour que je ne vous demande pas la 2de moitie de la somme avant le 1er juillet. Ainsi soyez sans inquiétude. Il me vient maintenant la pensée qu’il n’est pas pressant de commencer cette maison maori ; en attendant, la question de paix ou de guerre se résoudra peut-être, et la tribu qui vient le plus souvent ici les Dimanches émigrera peut-être, s’il y a paix, à la cime de la rivière ou ailleurs, et alors cette maison pressera encore moins. Je dis cela pour vous montrer combien je tiens à ne pas vous surcharger cette année-ci. Réflexion faite, j’accepte à présent l’argent que vous m’offrez, et je tirerai ces jours-ci sur vous non pas pour £12, mais pour £10 seulement, laissant 2 pounds pour payer les livres maoris d’Auckland que Mgr Viard nous a envoyés. Le Fr. Euloge a besoin le plus pressant de chemises, et moi aussi quasi : j’accepte donc dès à présent. Plus je vois déjà, plus j’acquiers la certitude que le P. Pertuis prendra plus de goût au ministère européen qu’au ministère maori : cette disposition perce partout. Officier avec la chappe, jour de l’harmonium pour se former, aller passer le temps de maison en maison pour y apprendre l’anglais, dit-il, voila son ouvrage et son bonheur. Ou il ne s’occupe pas des Maoris, ou il ne le fait que rarement et pour la forme en général : on voit que le cœur n’est pas là. C’est, je crois, une raison de plus pour ne pas se presser de faire des dépenses pour un cheval. (p.7) J’ai l’honneur de l’être [avec un profond] respect et une vive reconnaissance, Mon révérend père Votre très humble et très obéissant serviteur J-Et. Pezant Miss. apost., pr. S.M.